Elle s’appelait Sandrine LESDEMA 34 ans tuée le 25 janvier 2009 à Trinité(Martinique), il ne faut pas l’oublier
Non je ne vais pas me taire ! Je ne vais pas me taire parce que ça vous dérange, détournez les regards, fermez les yeux, bouchez vous les oreilles !!!
Laissez nous avec notre honte, mais honte à ceux qui veulent que l’on se taise !
Pendant des années je me suis baillonnée par honte, par peur du regard des autres, par honte, ce n’est pas vivre avec son passé que d’en parler, en parler c’est peut-être permettre à d’autres de sortir de cette peur et de cette honte !!!
J’AI ETE UNE FEMME BATTUE, MAINTENANT JE SUIS MORTE
Et j’ai prié pour qu’un jour cela s’arrête, Il m’a fallut beaucoup de temps pour pouvoir en parler, pour que je comprenne que ce n’était pas moi la coupable !!!
Le sol et moi violons la mort
Je suis par terre, il est debout
J’ai mal aux reins, je me dévore
Le bout des doigts, je suis à bout
Mais à genoux, c’est incertain
De respirer, je vais crever
Il y a un homme, un assassin
Il y a un homme que j’ai aimé
Dieu a créé les hommes et les loups.
Il est devenu loup, est-ce moi la coupable? Ai-je mérité les coups qui brise mon corps un peu plus chaque jour ?
J’ai appris à ne plus crier, à ne plus pleurer, à ne plus lutter.
Fermer les yeux et m’évanouir
Ouvrir mes yeux et contempler :
Ma vie est passée à mourir
Oh ! On est mieux les yeux fermés.
Je sais qu’il frappera encore plus fort.
Il déverse sa haine par des insultes, des hurlements, des crachats…
Je manque d’air mais je me tais, je tais ma peur qui est devenue ma compagne, je lèche mes plaies en silence.
Mon corps à lui, mon cœur a froid
Ecoeurée vive et démolie
j’ai mal, j’ai plus que ça
Je suis écorchée dans ma vie
Couvert de lui, mon corps blessé
Stigmatisé, appelle à l’aide.
Comme une supplique, comme une prière, moi qui suis à genoux haletante, hésitante, chancelante, les mains jointes par ces cordes qui m’enserrent, je lui demande de me rendre cet amour, esclave de ce sentiment qui m’enchaîne à lui, un amour qui a pris les couleurs de l’enfer.
Je suis à terre il tire. Ma raison est sans raison pour tendre encore vers lui mes mains tremblantes dans l’espoir qu’il y dépose un baiser sur ces blessures, triste illusion d’une étreinte infinie.
Encore en sang, toujours en pleurs
Je veux m’enfuir, quitter ma vie
Encore en vie, j’ai eu si peur
Je veux mourir mais pas par lui
Je veux, je veux être égoïste
Penser à moi et puis à quoi ?
Je veux, je veux je ne sais quoi
Statue de chair au regard froid, je rampe vers lui, demande à nouveau de me laisser me relever, je courbe le dos, juste un souffle, pas un cri, je te demande encore une fois, une dernière fois, de me laisser me mettre debout.