La misogynie passe aussi par google – 2013
La misogynie qui s’exprime via le moteur de recherche n’est pas virtuelle. L’ONU Femmes le dénonce dans une campagne choc.
Dis-moi ce que tu recherches sur google, je te dirais qui tu es, ou plutôt dans quelle société tu vis… Lorsque vous entrez quelques mots pour faire une recherche, le moteur fait apparaitre illico une ou plusieurs phrases un peu plus longues qui correspondent aux requêtes les plus fréquentes. Et lorsqu’il s’agit de « femmes », les résultats sont effrayants.
Pour sa nouvelle campagne de sensibilisation, l’ONU Femme a fait l’expérience. En anglais, si on demande « women shouldn’t », « les femmes ne devraient pas », ou « women cannot », « les femmes ne peuvent pas », les premières suggestions de l’algorithme font apparaitre plusieurs affirmations : les femmes ne devraient pas voter, devraient être des esclaves, rester à la cuisine, pas conduire, on ne devrait pas faire confiance aux femmes, les remettre à leur place, les femmes doivent rester à la maison, ont besoin d’être disciplinées, ou contrôlées… D’où ces affiches créées par Christopher Hunt où les requêtes google barrent la bouche des femmes.
Nous avons fait le test en français, voici ce que cela donne :
Et les hommes dans tout ça ? Le bombardement de stéréotypes est symétrique. Ecrivons « les hommes ne doivent pas… » et bingo ! Google écrit « … pleurer »
Pour l’anecdote, voici ce qui arrive lorsque nous commençons à chercher « les femmes peuvent » : lorsque nous nous arrêtons à « les femmes pe », google continue : « les femmes petent ». Et lorsque nous écrivons « les hommes pe », la suite est : « les hommes peuvent-ils avoir de la cellulite »